Critiques d’art

Stéphane Terrière forge des sculptures composées d’objets détournés de leur fonction initiale, des baleines de parapluie aux outils agricoles.
Accrochés au mur ou simplement posés, ces éléments de culture populaire s’abandonnent à d’autres labours, figures libres de l’animal et du végétal.
Griffes d’un cétacé, mange-concombre greffé de coquilles, râteaux emmanchés libérant l’herbe folle au vent, main croissante vers les sillons, éventail bouquet de vagabondes en bolduc, autant de figures en mouvement orchestrées par un meneur des flux.

Stéphane Terrière retaille les outils, assouplit le rectiligne, combine des éléments hétéroclites dans un assemblage surréaliste pour évoquer un mouvement qui échapperait à l’homme: « Un pan de mon travail aborde ce passage possible de la terre à l’eau.
Étape au cours de laquelle s’opère une palmation des outils à vocation agricole ». Que ces transformation évoquent les conséquences d’un réchauffement climatique ou des mythes diluviens, Stéphane Terrière envisage, dans ses clins d’œil à Magritte, une évolution rocambolesque.

Karine Maire, critique d’art.